En mode récolte ! Comment limiter les pertes.

Jean-Philippe Raynault, conseiller en productions végétales, Agrocentre Lanaudière inc. • 19 septembre 2025

Plusieurs facteurs peuvent occasionner des pertes de quantité ou de qualité lors de la récolte.
En se préparant bien et en employant de bonnes pratiques, il est toutefois possible de limiter ces pertes et faire face aux défis variés rencontrés d’une saison à l’autre !


La première étape est l’entretien et le réglage optimum des outils de récolte (batteuse, ensileuse, arracheuse, etc.). L’usure des pièces peut diminuer l’efficacité des machines et augmenter les pertes. Une formation adéquate des opérateurs est essentielle ; un opérateur bien formé repère les pièces usées qui doivent être changées, connaît les bons réglages et sait s’adapter aux conditions du champ lors de la récolte. Il est important d’ajuster la hauteur de coupe, la vitesse d’avancement et les réglages d’ouverture, de soufflerie, etc. pour maximiser la récolte et la qualité de celle-ci.
Une moissonneuse-batteuse mal entretenue et mal réglée peut augmenter le pourcentage de grains cassés. Chaque grain cassé ou fendu est une porte d’entrée pour les bactéries et moisissures.


Récolter à maturité optimale est aussi important pour un meilleur rendement et une meilleure qualité. Une récolte trop tardive, lorsque les grains sont beaucoup plus avancés et secs, risque d’augmenter les pertes par la chute au sol de grains devant le nez de la batteuse. En cas de pluie abondante, c’est plutôt la germination sur les plants et les maladies fongiques qui guettent les grains trop mûrs.
Généralement, on suggère de récolter plus tôt que tard, même si ça implique de devoir sécher les grains. Selon l’espèce récoltée, la température et la vitesse de séchage doivent être adaptées. Sécher les grains trop rapidement à une température trop élevée peut causer une perte de poids spécifique. Un blé trop chauffé pourrait aussi brûler et perdre ses qualités pour la panification par exemple.
En cas d’entreposage à long terme, il importe d’assurer un bon suivi des récoltes entreposées. Au fil des semaines, il peut y avoir d’importants changements de température et d’humidité, qui peuvent entraîner une surchauffe et/ou le développement de moisissures. Ventiler le silo au bon moment peut sauver une récolte !


Lorsque les conditions sont trop humides à la récolte, les équipements peuvent causer une compaction du sol qui pourrait affecter le rendement sur plusieurs années. À défaut de pouvoir attendre de meilleures conditions, il faut donc limiter le plus possible les passages de la machinerie. Faire passer les équipements toujours au même endroit permet de limiter la compaction sur une superficie ciblée plutôt qu’à la grandeur du champ.



En résumé, bien se préparer, connaître ses équipements, assigner les bonnes personnes aux bonnes tâches et faire un bon suivi durant les travaux et tout au long du temps d’entreposage vous permettra de maximiser la quantité et la qualité de vos récoltes !


par Maurice Cadotte, agr. conseiller en grandes cultures, Agrocentre St-Hyacinthe inc. 19 septembre 2025
Le pissenlit (Taraxacum officinale) est une mauvaise herbe vivace particulièrement tenace lors d’un travail minimum du sol ou de semis direct. Grâce à sa racine pivotante profonde et à sa grande tolérance à l’hiver, il peut rapidement coloniser un champ et nuire au rendement des cultures. Le pissenlit peut entraîner des pertes de rendement significatives. Une étude menée par l’Université de Guelph a démontré des pertes pouvant atteindre 25 % dans les cultures de soya en présence d’infestations importantes. Au printemps, la circulation de la sève se fait principalement des racines vers les feuilles. Dans ces conditions, l’application d’un herbicide entraîne une destruction partielle de la partie aérienne, mais n’atteint pas efficacement les racines, ce qui limite le contrôle. • Surveillance post-récolte : Il est essentiel de dépister les champs après la récolte afin d’identifier les mauvaises herbes vivaces présentes et de planifier les interventions. • Traitement automnal : L’automne constitue la période optimale pour le contrôle du pissenlit et autres vivaces. À ce moment, la sève redescend vers les racines, ce qui favorise le transport de l’herbicide systémique jusqu’aux organes souterrains. • Application de glyphosate : Un traitement de brûlage à l’automne, après la récolte, avec du glyphosate, permet un contrôle efficace du pissenlit. Il n’est pas nécessaire de se préoccuper des stades de la culture avec cette approche ; de plus, elle facilite un démarrage de saison sans mauvaises herbes hâtives. Cette pratique réduit la dépendance à l’égard des mélanges d’herbicides complexes qui sont souvent moins efficaces au printemps, diminuant ainsi les indices de risques environnementaux (IRE) et de santé (IRS) comparativement à des traitements printaniers multiples. Bonnes pratiques complémentaires : • Hygiène des équipements : Le nettoyage rigoureux des équipements agricoles est essentiel pour limiter la dissémination des graines, bien que celles-ci puissent également se propager par le vent. • Respect de la réglementation : Toujours lire et suivre les recommandations inscrites sur l’étiquette des produits phytosanitaires, notamment en ce qui concerne les doses, les stades d’application et les conditions d’utilisation.
par Jules Swennen, dta, conseiller en productions végétales, Agrocentre Farnham inc. 19 septembre 2025
Un vrai printemps de misère ! Les retards dans les épandages et les semis nous ont forcés à semer ce qu’on pouvait, et non ce qu’on voulait. Ne vous y méprenez pas, l’an prochain, on recommence ! En décembre, votre conseiller se présentera chez vous en vous rappelant qu’il est important de mettre la bonne semence au bon endroit. Vous pourriez avoir envie de lui répondre : « Je ne sais pas ce que je vais semer, ni quand, et ne me demande pas où non plus ! » Tout de même, ce printemps nous aura appris quelques leçons, et même s’il arrive que les plans changent en cours de route, ça vaut toujours la peine de prendre le temps d’en établir un. Entre les fenêtres de semis trop courtes et des champs qu’on aurait mieux fait de laisser tranquilles, le placement des biotechnologies a parfois été compromis . Des champs infestés de mauvaises herbes résistantes au glyphosate ont été semés en VT2P (caractère offrant le gène Roundup Ready), alors que des hybrides SmartStax ou LibertyLink auraient permis un meilleur contrôle en post levée. Autre exemple, un champ semé en majeure partie avec du soya Xtend, puis complété avec une variété Enlist. Résultat : moins de flexibilité, et un plus gros casse-tête lors de l’arrosage. Alors voici une proposition : tenez vous-en aux technologies que vous aurez choisies avec votre conseiller pour répondre à une ou des problématiques connues. On choisira l’hybride ensuite ! Les sceptiques seront confondus ! Qui n’est pas content d’avoir semé du blé d’automne l’an dernier ? Déjà parce que ces champs-là n’ont pas eu à être semés au printemps, mais ça va bien plus loin que ça. Les semis ont été beaucoup plus faciles sur un chaume de blé ou d’engrais vert. C’est dû au fait que ces cultures améliorent le niveau de matière organique, la structure du sol, et la capacité drainante de nos champs. Donc, une autre proposition : si ce n’est pas déjà fait, envisagez d’intégrer une céréale et des cultures de couverture à votre rotation. Les champs qui vous ont donné du fil à retordre ce printemps pourraient grandement bénéficier d’une culture d’automne. Et surtout, continuez d’envoyer des vidéos de capteurs de rendements à vos conseillers quand vous êtes contents du rendement du UGRC Ring, ils adorent ça ! Au moment d’écrire ces lignes, la disparité entre les champs de soya est frappante . Alors que dans certains, les plants sont à la hauteur des hanches, ils sont à peine plus haut que les genoux ailleurs. Pourtant, leurs stades de croissance ne sont pas si éloignés. Le soya est une plante qui s’adapte à la saison ; sa croissance n’est pas aussi rigide que celle du maïs. Cette capacité d’adaptation nous pousse à agir : plus on sème tard, plus nous devrons augmenter la population et resserrer les rangs. Un semis tardif réduit la période de croissance végétative du soya, ce qui l’empêche de développer pleinement son potentiel de buissonnement. Pour compenser, il est crucial d’accroître la population de plants par hectare et de diminuer l’espacement entre les rangs, quitte à ressortir le semoir à céréales !  En augmentant la densité de plants, on favorise une fermeture rapide du couvert végétal. Cela maximise l’interception de la lumière par la culture, permet un meilleur contrôle des mauvaises herbes et, au final, compense le moins grand nombre de branches des plants semés tardivement. L’objectif, c’est de s’assurer que, même avec une saison plus courte, le champ atteigne son potentiel de rendement optimal grâce à une densité de population adéquate. Bref, au travers de tout ça, tout le monde a survécu ! Nous avons présentement de très belles températures pour le maïs et le soya, et nous avons, pour la plupart, des magnifiques récoltes de céréales d’automne. Mais surtout, nous allons affronter 2026 avec un coffre à outils un peu mieux garni ! Bonnes récoltes !
par Martin Mercier, t.p. conseiller en grandes cultures, Agrocentre Technova inc. 18 septembre 2025
Le blé d’automne gagne en popularité au Québec, et pour de bonnes raisons. Cette année, avec un printemps plutôt capricieux, le blé d’automne a été très apprécié, diminuant la charge de travail printanière. Grâce à une meilleure utilisation de la saison de croissance, cette céréale peut offrir des rendements supérieurs à ceux du blé de printemps, tout en s’intégrant dans des rotations culturales diversifiées. Toutefois, pour exploiter pleinement son potentiel, plusieurs facteurs doivent être soigneusement maîtrisés : la fertilisation, la population, le choix de la méthode de semis et, surtout, le respect de la fenêtre optimale de semis. Fertilisation La fertilisation du blé d’automne lors de l’implantation joue un rôle déterminant dans la réussite de la culture, particulièrement dans le contexte québécois, où l’hiver impose une longue pause végétative. L’objectif principal est de favoriser une bonne implantation avant le gel, sans stimuler une croissance excessive qui nuirait à la survie hivernale. Le défi réside donc dans l’équilibre entre les besoins pour le démarrage et une bonne préparation à la saison hivernale de la plante. Azote (N) L’apport en azote (N) doit soutenir l’établissement du blé (développement racinaire, premières talles) sans favoriser une croissance excessive du feuillage, ce qui rend les plants plus vulnérables à l’hiver. Pour ceux qui n’utilisent pas de fumier, je vous conseille le sulfate d’ammonium (21-0-0-24S), un produit qui permet une excellente couverture du sol en raison de sa concentration plus faible, avec un apport de soufre très bénéfique pour la culture. Certaines fermes disposant de fumier ou de lisier l’utilisent en pré-semis ou immédiatement après, surtout sur des sols pauvres en matière organique. Dans ce cas, une analyse du fumier et du sol est essentielle, car l’azote organique minéralisé peut suffire pour l’automne. Qu’en est-il de l’apport d’azote au printemps ? Considérant un climat de plus en plus incertain, l’application d’azote très tôt au printemps, sous forme de sulfate d’ammonium, peut permettre d’attendre une application optimale au tallage, diminuant les stress dus à une carence azotée pouvant survenir si des périodes pluvieuses nous empêchent d’agir au bon moment. Cela facilite grandement l’atteinte des objectifs fixés, tout en permettant d’appliquer un programme complet de fertilisation sans embûche. Phosphore (P) : la clé de l’enracinement Le phosphore (P) est sans contredit l’élément le plus important à apporter à l’automne pour le blé d’automne. Il favorise la croissance racinaire, essentielle pour une bonne implantation et une meilleure reprise au printemps. Je vous recommande l’utilisation du MESZ (12-40-0-1Zn-10S) pour combler vos besoins en phosphore. Le MESZ est le seul produit sur le marché qui contient, en plus du phosphore, du soufre sous deux formes différentes, pour un apport tout au long de la saison, ainsi que du zinc qui joue un rôle crucial dans le développement racinaire. Potassium (K) : ne pas négliger sur sols sableux Même si le potassium (K) a une influence plus importante au printemps, il ne doit pas être négligé à l’automne. Il augmente la concentration en sucres dans la plante, ce qui améliore la survie hivernale. D’autres rôles importants joués par le potassium incluent l’augmentation de la production de lignine (liée à la tenue), l’amélioration de la résistance naturelle aux attaques fongiques et au stress hydrique, ainsi que l’augmentation de la taille des fruits, donc du grain dans le cas des céréales. En Europe, les producteurs de céréales d’automne réalisent en moyenne des apports de 100 unités fertilisantes de potassium par hectare, en diversifiant les sources d’engrais. On parle généralement de 40 unités apportées par le K-Mag (0-0-22-11Mg-22S) et de 60 unités par l’Aspire (0-0-58-0,5B), ce qui assure un apport de plusieurs éléments (ex. : bore, soufre, magnésium), en plus des deux formes de potassium se libérant à différents moments dans la saison. Il est donc important d’appliquer une partie à l’automne, considérant nos printemps plutôt incertains, pour faire une bonne gestion des risques et s’assurer d’une disponibilité constante. Population et taux de semis : viser la juste mesure Le taux de semis est un levier agronomique majeur pour assurer une bonne couverture du sol avant l’hiver et un rendement optimal à la récolte. Il doit être adapté en fonction de la date de semis, du type de sol, de la méthode d’implantation (semoir ou semis à la volée), et des conditions de levée. En conditions idéales, le blé d’automne peut produire 2 à 3 talles fertiles par plant. Pour atteindre un objectif de 500 à 700 épis/m² au printemps, il est donc généralement recommandé de semer entre 350 et 450 grains viables/m² à l’automne. Cela correspond, selon la grosseur du grain et le taux de germination, à environ 150 à 220 kg/ha pour la plupart des cultivars utilisés au Québec. Il est important d’ajuster la dose en fonction du PMG (poids de mille grains), qui varie selon les variétés. Petite réflexion : les records mondiaux visent plus entre 1 000 et 1 300 épis/m². Faites vos calculs et laissez-vous tenter par des essais de population sur votre ferme ! Semis au semoir ou semis à la volée ? Tout dépend de l’équipement disponible sur la ferme et de l’avancement des autres cultures. Semis au semoir : plus précis, plus économique Les semoirs à céréales permettent une répartition régulière et un bon contrôle de la profondeur, favorisant une levée uniforme. En sol bien préparé, cette méthode permet d’utiliser une dose plus économique, soit souvent entre 150 et 175 kg/ha, selon le cultivar. Semis à la volée : compenser en augmentant la population Cette méthode est de plus en plus utilisée, notamment en semis simplifié, après une culture hâtive ou même dans le soya avant la chute des feuilles. Le semis à la volée est rapide et réduit les passages, mais il génère une distribution moins uniforme et une profondeur d’enracinement irrégulière. Dans ce cas, il est recommandé d’augmenter le taux de semis de 10 à 20 %, voire plus selon le type de recouvrement (rouleau, herse, léger travail du sol). Une dose de 185 à 240 kg/ha est courante. Date de semis maximale : jusqu’où peut-on retarder sans compromettre l’implantation ? Le bon moment pour semer le blé d’automne se situe entre trop tôt (croissance excessive) et trop tard (insuffisance de tallage et mauvaise survie hivernale) ! Fenêtre optimale de semis au Québec : • Zone 3 (Laurentides, régions froides) : 1er au 15 septembre • Zone 4 (Estrie, Montérégie centre, Centre-du-Québec) : 5 septembre à début octobre • Zone 5 (Montérégie sud, vallée du Saint-Laurent) : jusqu’à début octobre Objectif : que le blé ait développé 3 à 4 feuilles et initié le tallage avant les gels profonds, pour bien résister à l’hiver. Règle tout-terrain : semer environ 6 semaines avant le gel permanent du sol. Si le semis est retardé : • Augmenter le taux de semis de 10 à 15 % ; • Limiter l’azote à l’automne pour favoriser l’endurcissement ; • Utiliser un semoir pour maximiser la levée et compenser la plus courte période d’implantation. Réussir son blé d’automne, une affaire de précision Le blé d’automne offre un fort potentiel de rendement, mais il exige une planification rigoureuse dès l’implantation. Une fertilisation bien dosée, particulièrement en phosphore, et un taux de semis adapté à la méthode utilisée sont les bases d’une culture réussie. À retenir pour maximiser vos résultats : • Viser un semis de 350 à 450 grains viables/m² • Fertiliser selon les besoins réels du sol, notamment en P et K (une partie), idéalement à l’automne • Adapter la méthode de semis aux conditions de champ • Respecter la fenêtre optimale de semis pour favoriser tallage et enracinement  En misant sur une planification rigoureuse dès l’automne, vous mettez toutes les chances de votre côté pour récolter un blé robuste, homogène et rentable !
par Stéphane Lanctôt, agr. conseiller agronomique, Agrocentre St-Hyacinthe inc. 17 avril 2025
par Catherine Faucher, agr. conseillère technique et marketing, Réseau Agrocentre 17 avril 2025
Dans ce Flash, nous ferons le point sur certaines exigences réglementaires qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2025 et qui ont été repoussées au 1er août 2025. D’abord, depuis le 1er janvier dernier, les semences d’avoine, de blé, de canola, de maïs fourrager, de maïs grain, de maïs sucré, d’orge ou de soya enrobées d’un pesticide sont assujetties à de nouvelles règles. Les semences de ces espèces, dès qu’elles sont traitées avec un insecticide, font partie de la classe 3A ; lorsqu’elles sont enrobées d’un fongicide seulement, elles font partie de la classe 3B. En novembre 2024, le Ministère rendait publique une position administrative visant à faciliter la mise en œuvre des nouvelles règles concernant les semences enrobées. Ainsi, l’obligation pour un agriculteur de posséder un certificat pour pouvoir acheter et mettre en terre des semences traitées (à l’exception des traitements aux néonicotinoïdes) est repoussée au 1er août 2025 . Il en est de même pour l’obligation de fournir une prescription pour l’achat de semences de la classe 3A. Vous êtes plusieurs à avoir déjà entamé les démarches nécessaires pour obtenir votre certificat E1 ou E2 ; si ce n’est pas votre cas, et pour vous assurer de pouvoir acheter et semer des semences traitées après le 1er août, vous devriez vous y mettre. Une nouvelle autoformation est d’ailleurs disponible sur le site de la SOFAD. Il s’agit en fait d’un examen formatif qui vous permettra d’obtenir un certificat d’une nouvelle sous-catégorie (E4), le « certificat d’agriculteur pour mise en terre de semences enrobées de pesticides ». C’est une option intéressante, moins dispendieuse et plus rapide, si vous n’avez pas à acheter, entreposer et utiliser des pesticides autres que ceux des classes 3A et 3B. Malgré ce petit sursis en lien avec l’obligation de détenir un certificat et de fournir une prescription, le cas échéant, les autres exigences demeurent. Entre autres, celles-ci : Un forfaitaire qui sème au printemps 2025 des semences des classes 3A ou 3B contre rémunération doit être titulaire d’un permis C8 ; En tant que producteur, vous devrez indiquer dans votre registre d’application de pesticides les informations en lien avec les semences des classes 3A et 3B, dès le printemps 2025 ; Les distances d’éloignement des zones sensibles (fossés, cours d’eau, puits, garderies et milieux scolaires), doivent aussi être respectées lors de la mise en terre de ces semences. Je vous invite à consulter le site du MELCCFP, section pesticides, pour obtenir toutes les informations en lien avec le Code de gestion des pesticides et le Règlement sur les permis et certificat pour l’achat et l’utilisation des pesticides. Et avec tout ça, je vous souhaite un bon printemps !
par Owen MacCallum, agr. conseiller Agrocentre Farnham inc. 16 avril 2025
Le choix de semences de maïs et de soya est de plus en plus vaste, surtout avec l’arrivée sur le marché de plusieurs biotechnologies. Bien que ces biotechs améliorent notre productivité en permettant aux cultures de résister aux insectes ou de mieux tolérer certains herbicides, la panoplie de produits disponibles peut porter à confusion ! Les premiers traits transgéniques sur le marché étaient faciles à comprendre. Les appellations LibertyLink® et Roundup Ready MD s’expliquent d’elles-mêmes, malgré qu’il y eut tout de même quelques erreurs d’arrosage au champ dans les premières années ! Les nouvelles nomenclatures sont moins évidentes à déchiffrer. SmartStax MD , Qrome®, VT2P, Xtend MD , Enlist™… C’est facile de commettre des erreurs d’arrosage si on n’est pas sûr de la tolérance que ces différentes biotechnologies confèrent aux cultures. Les technologies Xtend et XtendFlex sont la propriété de Bayer, et leur division semences, Dekalb, offre donc des variétés avec ces traits. La technologie Enlist appartient à Corteva, alors les marques Brevant et Pioneer (affiliées à Corteva) offrent le trait Enlist E3 dans leurs soyas. Les autres fournisseurs de semences dans le marché offrent les deux plateformes et paient des dividendes aux titulaires respectifs. Les soyas Xtend sont arrivés sur le marché en 2017 et sont tolérants au dicamba et au glyphosate. En 2021, XtendFlex permet d’ajouter le glufosinate (Liberty) à la liste des herbicides qui peuvent être utilisés sans risque sur les cultures ayant cette technologie. Les soyas Enlist E3 ont fait leur entrée en 2019 et ce trait génétique leur confère une tolérance au 2,4-D, au glufosinate et au glyphosate. Mais pourquoi choisir l’une ou l’autre de ces technologies ? En premier lieu, si vous prévoyez arroser seulement au glyphosate, les caractères Enlist ou Xtend n’ont pas de valeur ajoutée pour vous ; vous devriez orienter votre choix selon les caractéristiques agronomiques de l’hybride ou de la variété (rendement, tenue, maturité, vigueur printanière, tolérance naturelle à certaines maladies…). Par contre, ces technologies peuvent être des outils intéressants dans certaines situations. Par exemple, la possibilité d’utiliser l’herbicide Liberty (Enlist E3 et XtendFlex) pour contrôler des mauvaises herbes résistantes au glyphosate est un vrai atout ! Le dicamba (Xtend) est un herbicide de contact avec un certain effet résiduel qui permet de prolonger le contrôle des mauvaises herbes un peu plus tard dans la saison qu’un passage de glyphosate seul. Le dicamba offre un meilleur contrôle de l’herbe à poux, l’abutilon, la vergerette, les renouées, la morelle et le laiteron des champs. Par contre, le désavantage du dicamba est sa volatilité, surtout lors de journées chaudes ; des précautions sont à prendre pour limiter les risques de dérive. Le 2,4-D (Enlist), quant à lui, est très efficace sur la prêle, le pissenlit et la moutarde. Le 2,4-D n’est pas résiduel, alors il n’y a pas d’avantage à l’ajouter au glyphosate, à moins d’être en présence de mauvaise herbes non-contrôlées par celui-ci. Le 2,4-D est peu volatile et peut être arrosé pendant toute la saison. Évidemment, l’utilisation d’un herbicide sur une culture qui n’est pas tolérante peut mener à sa destruction complète . Assurez-vous toujours que votre herbicide correspond au trait technologique de votre culture. Pour éviter les erreurs, n’utilisez pas à la fois des variétés Xtend et des variétés Enlist E3, et gardez les étiquettes de vos sacs de semences. Mais surtout, rappelez-vous, peu importe la technologie utilisée, c’est le rendement final qui paie les comptes !
par Catherine Faucher, agr. 15 avril 2025
La tache goudronneuse du maïs a été observée pour la première fois il y a plus d’un siècle au Mexique. Bien que ce soit une maladie plutôt répandue dans ce pays et en Amérique centrale, les États-Unis et le Canada étaient épargnés jusqu’à récemment. Ce n’est qu’en 2020 que les premiers cas furent observés au Canada, et ici au Québec, quelques cas ont été confirmés par le MAPAQ l’automne dernier, dans le Centre du Québec, mais on en a aussi trouvé à Saint-Césaire et Saint-Rémi, en Montérégie. En 2018, la tache goudronneuse devenait une préoccupation économique pour la production du maïs dans le Mid-Ouest, alors que des essais universitaires révélaient des pertes possible de rendement de l’ordre de 39 bo/ac (2.5 tm/ha) lorsque la pression de la maladie est sévère. C’est d’ailleurs à cause de ce fort potentiel de dommage que son arrivée au Québec fait autant jaser ; vous n’avez certainement pas fini d’en entendre parler ! La tache goudronneuse est causée par le champignon Phyllachora maydis. Celui-ci produit des spores en période de forte humidité, qui sont transportées par le vent et étendent ainsi les zones et les régions affectées. P. maydis s’installe et croît sur les feuilles, créant des fructifications de forme circulaire et de couleur goudron . L’infection nuit à la photosynthèse, réduit le mouvement de l’eau et des nutriments, ce qui a un impact direct sur le rendement et la qualité du grain, surtout lorsqu’elle se produit tôt en saison et cause une sénescence prématurée des tissus. Ce n’est pas une maladie de l’épi, et la tache goudronneuse n’est pas responsable de la présence de toxines dans les grains. Comme c’est le cas avec toutes les maladies, une fois l’hôte et l’agent pathogène présents, il faut encore que les conditions climatiques soient propices à son développement pour que la maladie survienne. La tache goudronneuse se développe lorsque les températures sont fraîches (15-20°C), l’humidité relative élevée (>75%) et que le feuillage demeure humide pour au minimum 7 heures. D’ailleurs, l’infection se développe généralement sur le dessus de la courbure de la feuille en premier, là où la rosée demeure plus longtemps. C’est une maladie polycyclique, c’est-à-dire qu’elle peut compléter plusieurs cycles de vie durant une saison de croissance. Après l’infection, une fructification se développe en 12 à 15 jours et peut produire des spores peu de temps après. La propagation à tout le plant, et d’une zone à l’autre d’un champ peut donc être très rapide. Les spores survivent à l’hiver sur les résidus de culture. Dans un champ nouvellement infecté, les symptômes apparaissent souvent sur les feuilles supérieures en premier, mais lorsque l’infection est initiée par le pathogène déjà présent sur les résidus, ce sont les feuilles du bas et jusqu’au spathes qui sont attaquées. Malheureusement, il n’existe actuellement aucun hybride qui offre une résistance complète à la tache goudronneuse. Certains hybrides semblent par contre être plus tolérants que d’autres à la maladie. Les chercheurs travaillent activement à l’identification et à l’incorporation de gènes de résistance, mais c’est un processus long et complexe en raison de la biologie unique de la tache goudronneuse. En attendant, certaines pratiques culturales, telles que la rotation des cultures et le travail du sol pour enfouir les résidus infectés peuvent aider. Une population élevée, lorsque l’hybride est sensible et le pathogène présent, peut intensifier l’incidence de la maladie en créant un environnement plus humide. Finalement, l’utilisation de fongicides permet de limiter les dommages causés par la tache goudronneuse. Généralement, le traitement doit être effectué entre les stades VT et R2. Dans les régions où la pression de la maladie est élevée, certains agriculteurs explorent même l’option d’applications multiples. Bien que cette approche augmente les coûts, elle peut être nécessaire pour protéger les champs à haut potentiel de rendement. Si l’utilisation d’un fongicide est envisagée, assurez-vous que les conditions d’application permettront une efficacité maximale : buses, volume d’eau, vitesse d’avancement et pression, mais surtout, l’ajout d’un adjuvant, comme le MasterLock®, pour permettre au produit de pénétrer dans la canopée et de bien couvrir tout le feuillage. À retenir pour 2025 : on reste à l’affût et on visite les champs de maïs à partir du stade V8, surtout si les conditions sont propices au développement de la maladie, et en particulier si vous cultivez près des foyers d’infection découverts l’automne dernier !
par Claude Gautier, t.p. conseillère Agrocentre Lanaudière inc. 17 mars 2025
Il existe une multitude de fongicides commerciaux sur le marché. Ceux-ci diffèrent par leur matière active, et sont classés en différents groupes, selon leur mode d’action sur le pathogène. Les ingrédients actifs qui les composent rendent chaque fongicide unique quant à sa persistance et son efficacité contre différentes maladies. Dans cet article, nous allons discuter des bonnes pratiques à adopter pour ralentir le développement de résistance des pathogènes aux fongicides, vous présenter des exemples concrets et proposer des produits alternatifs aux pesticides de synthèse. Au fil des années, nous avons observé une régression concernant l’efficacité de certains fongicides. La résistance aux fongicides est la réduction, acquise et héréditaire, de la sensibilité d’un pathogène à certains fongicides. Il existe des résistances disruptives, qui se produisent très rapidement et sont faciles à observer parce qu’elles causent une perte brutale de sensibilité au fongicide, même si on augmente la dose. Il y a aussi les résistances durables, qui impliquent une décroissance lente de l’efficacité du fongicide, qui peut offrir un contrôle acceptable du pathogène sur plusieurs années avant de devenir inefficace. La brûlure stemphylienne de l’oignon est un très bon exemple d’une maladie émergente où la résistance s’est développée rapidement. La maladie a été découverte il y a un peu plus de 15 ans en Ontario, et est déjà résistante aux fongicides du groupe 11, et ceux du groupe 7 perdent graduellement en efficacité*. Afin de ralentir le développement de la résistance, il est conseillé d’utiliser des produits du groupe M en prévention et d’utiliser à bon escient ceux du groupe 7, qui s’avère le plus efficace sur la maladie. D’autres cas similaires sont observés dans les fruits avec la moisissure grise et dans la pomme de terre avec la brûlure hâtive. L’apparition de résistances est souvent liée à la surutilisation d’un produit qui était à l’origine excellent sur les champignons sensibles : il existe donc plusieurs moyens de ralentir ce phénomène. Tout d’abord, il faut savoir que les mauvaises performances d’un fongicide ne sont pas toujours attribuables à la résistance. Il s’agît le plus souvent d’un problème en lien avec le moment d’application ou l’environnement. Je m’explique : la majorité des fongicides sont préventifs, c’est-à-dire qu’ils empêchent la germination des spores, donc l’apparition de la maladie. L’effet curatif recherché par un fongicide appliqué tardivement n’est pas visible à l’œil nu ; la croissance mycélienne à l’intérieur de la plante est stoppée, mais les tissus endommagés ne peuvent pas être réparés. Les meilleurs résultats sont observés avec des traitements qui ont été faits au tout début de la maladie. Plusieurs outils nous permettent d’arriver à cibler le bon moment d’application. Le dépistage hebdomadaire complet permet de détecter le début d’un foyer d’infection, c’est le mandat du dépisteur de parcourir le champ au complet pour surveiller son apparition. Les foyers d’infection forment généralement un rond et l’utilisation d’un drone ou des images satellites peut parfois permettre de les détecter. Un autre outil serait de faire un horaire prédéterminé de traitements, basé sur l’historique des années précédentes, et d’ajuster ensuite en cours de saison selon la météo, le dépistage et les différentes sources d’informations disponibles, comme le réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP), les modèles prévisionnels et les capteurs de spores. Pour retarder l’apparition de résistances, alterner les groupes de fongicides est primordial ; on ne devrait jamais utiliser des produits du même groupe pour deux applications consécutives. Utiliser un fongicide qui contient 2 matières actives aide aussi à prolonger l’efficacité des fongicides, mais il faut que les 2 molécules du mélange ciblent la même maladie, en agissant différemment contre celle-ci. L’ajout d’un engrais foliaire contenant des biostimulants, l’ajustement du ph de la bouillie, l’utilisation d’un volume d’eau adéquat et une météo favorable peuvent améliorer significativement la performance des traitements. Voici un inventaire des produits ayant plusieurs modes d’action à intégrer dans vos régies : les fongicides du groupe M (multisites), et du groupe BM (biologiques multisites). La rotation des traitements avec des produits comme le OxiDate® 2.0, le Confine®, le Captan et autres, qui ont pour effet de sécher les spores pour limiter la propagation des maladies, peut réduire de beaucoup les sites d’infection dans un champ. Les cuivres offrent un large spectre de contrôle des maladies fongiques et bactériennes pour lesquelles les solutions de traitement sont très restreintes. Les cuivres procurent une forte protection de contact et une action résiduelle limitée. De ce fait, la couverture de tout le feuillage est très importante, le pH de la bouillie doit aussi être vérifié. Selon Engage Agro, le Cueva® est l’un des seuls fongicides à base de cuivre à pénétrer légèrement la cuticule de la feuille, ce qui lui donne une capacité résiduelle plus longue. La compagnie UAP offre trois types de cuivres, et fournit des détails sur chacun, nous permettant de choisir le produit qui est le mieux adapté à la situation rencontrée. Le cuivre est phytotoxique si mélangé en réservoir avec un produit translaminaire ou un engrais foliaire. Il a un délai de récolte d’un jour dans la majorité des cas. Le mélange du cuivre avec un autre fongicide du groupe M conditionne les bactéries à mieux absorber les ions de cuivre qui peuvent ainsi les dénaturer plus efficacement. Le groupe M inclut aussi les fongicides protecteurs comme le Captan, le Bravo®, le Manzate®, etc … L’efficacité de ces produits dépend beaucoup des adjuvants inclus dans le mélange. Syngenta propose la technologie Aqua Résistant® avec le Bravo® qui permet une adhérence sur le feuillage malgré 5 pouces de pluie. Les fongicides protecteurs ne pénètrent pas dans la plante et n’ont pas d’effet curatif. Ces produits sont fréquemment réévalués par l’ARLA à cause de leur profil environnemental ; les délais avant récolte sont de plus en plus longs pour ces produits. Les agents biologiques composant le groupe BM possèdent plusieurs mode d’action. Ils constituent une solution de rechange en culture biologique mais sont aussi très utiles pour la gestion de la résistance. En voici quelques exemples : Minuet® (Bacillus subtilis), et plusieurs autres produits à base de Bacillus, RootShield (Trichoderma harzianum), etc. Finalement, certains produits, qui ne sont pas considérés comme des fongicides, peuvent tout de même aider, de manière préventive, en stimulant les mécanismes de défense naturels de la culture. Ils n’agissent pas directement sur les pathogènes, mais aident la plante à y faire face. LALRISE® START (Bacillus velezensis) est un bon exemple de ce type de produits ; selon Lallemand Plant Care, il forme un biofilm à la surface des racines, qui aide à l’absorption du phosphore et contribue à la santé du plant. Certains mycorhize, comme le nouveau AGTIV® IGNITE™ (Serendipita indica), peuvent atténuer les stress abiotiques, augmenter le taux de photosynthèse, améliorer l’établissement, la croissance et le rendement des plantes. Ce sont des options à considérer dans l’optique d’une lutte intégrée aux maladies fongiques. * https://onionworld.net/2022/11/29/battle-against-blight-stemphylium-leaf-blight-in-ontario/
par Éliane Lauzon Laurin, t.p. conseillère, Agrocentre Lanaudière inc. 14 mars 2025
Les Agrocentre ont toujours eu le souhait de devenir un partenaire pour les producteurs de leur région. Pour y arriver, le réseau travaille avec de multiples compagnies qui nous transmettent leurs connaissances sur de nombreux aspects du domaine végétal. Nous cherchons à comprendre les défis et les objectifs de chacun. Que ce soit pour vous aider à interpréter les analyses de vos sols, élaborer votre plan de fertilisation, effectuer des suivis aux champs ou recommander des traitements de phyto-protection , nous sommes présents. Depuis 2007, à la suite de l’acquisition de Seminova par l’Agrocentre Fertibec, le réseau Agrocentre offre également des semences de légumes. Seminova travaille avec plus de 15 grands semenciers mondiaux. L’équipe de recherche, ainsi que les conseillers, suivent des parcelles d’essais de variétés toute la saison. Le réseau Agrocentre a bâti son expertise maraîchère grâce aux conseillers qui s’impliquent directement dans les champs, auprès des producteurs qu’ils suivent. Leur présence sur le terrain les amène à connaitre plusieurs facettes des entreprises, ce qui les guide dans leurs propositions et les aide à répondre aux besoins immédiats et futurs de leurs clients. Notre présence dans les champs nous permet également de connaître les points forts et les points faibles des hybrides afin de bien conseiller les producteurs dans leur choix de semences. Par exemple, grâce à des suivis réguliers, nous avons pu remarquer que certaines variétés de citrouilles répondent mieux à l’ajustement de la fertilisation pour l’augmentation de leur calibre. Nous pouvons également détecter rapidement la sensibilité d’une variété à certaines maladies ou l’attirance plus marquée d’un insecte, comme c’est le cas pour les thrips avec certains choux. L’utilisation des fertilisants de nouvelle génération, tels que les azotes protégés ou à dégagement contrôlé, est également optimisée par la connaissance des variétés. Des hybrides de carotte dont le feuillage est plus sensible aux carences seront fertilisés différemment que des hybrides dont le feuillage est érigé et résistant à l’automne. De la même manière, les variétés de choux d’entreposage qui densifient tardivement leur pomme doivent recevoir des attentions différentes des variétés qui forment leur pomme dure rapidement.  Nos connaissances multifacettes nous permettent de mieux vous accompagner dans l’atteinte de vos objectifs. Tout au long de la saison, il nous fera plaisir de mettre à profit notre expertise pour répondre à vos questions. N’hésitez pas à appeler votre conseiller !
par Nadia Fournier, t.p. conseillère Agrocentre Fertibec inc. 14 mars 2025
Depuis quelques années, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) intensifie la réévaluation de plusieurs anciens produits de phytoprotection. Ces réévaluations mènent souvent à des modifications d’étiquettes au niveau des doses, du nombre maximal d’applications ou des mises en garde de sécurité pour l’utilisateur. Ce fut le cas pour le linuron (Lorox), qui, pour protéger les préposés au mélange, au chargement et à l’application, doit maintenant être géré en circuit fermé. Ainsi, sur le nouvel étiquette du Lorox, on peut lire : « Des systèmes fermés sont requis pour le mélange et le chargement. Un système fermé permet de retirer un pesticide de son contenant original et de rincer, mélanger, diluer et transférer le produit avec des boyaux, des tuyaux et des raccords suffisamment étanches pour prévenir toute exposition au pesticide ou à la solution de rinçage. » La gestion en circuit fermé est déjà couramment mise en place avec les gros formats (totes). Par contre, c’est une pratique qui n’était pas vraiment utilisée pour les petits formats. Bonne nouvelle, certains outils sont maintenant à votre disposition pour une utilisation avec ces petits formats, tel que le easyFlow M . Cet équipement permet une manipulation sécuritaire, sans contact avec le pesticide. Il est possible d’installer le easyFlow M directement sur le pulvérisateur ou de le garder mobile en le fixant sur un support sur roues. L’outil doit être branché sur le circuit de succion. Tout ce que vous devez faire est d’enlever le bouchon, installer l’adaptateur et positionner votre contenant sur le système de transfert. L’adaptateur percera la pellicule de protection à votre place afin d’éviter tout contact entre l’utilisateur et le pesticide. L’outil vous permet de travailler avec des contenants ouverts ou fermés, et des formats allant de 5 à 15 L, pour une quantité minimum à transvider de 60 mL. Une fois votre remplissage terminé, ce même équipement vous permettra de rincer votre contenant vide en étant branché à une source d’eau. Vous trouverez sur internet les dépositaires du easyFlow M ainsi que plusieurs vidéos afin de bien visualiser son fonctionnement.  Avec ou sans obligation de système de circuit fermé sur l’étiquette, nous vous encourageons à découvrir cet outil qui permet à tous et chacun de mieux protéger sa santé !
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