L'ÉCHO DU
CHAMPS

Dans ce Flash, nous ferons le point sur certaines exigences réglementaires qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2025 et qui ont été repoussées au 1er août 2025. D’abord, depuis le 1er janvier dernier, les semences d’avoine, de blé, de canola, de maïs fourrager, de maïs grain, de maïs sucré, d’orge ou de soya enrobées d’un pesticide sont assujetties à de nouvelles règles. Les semences de ces espèces, dès qu’elles sont traitées avec un insecticide, font partie de la classe 3A ; lorsqu’elles sont enrobées d’un fongicide seulement, elles font partie de la classe 3B. En novembre 2024, le Ministère rendait publique une position administrative visant à faciliter la mise en œuvre des nouvelles règles concernant les semences enrobées. Ainsi, l’obligation pour un agriculteur de posséder un certificat pour pouvoir acheter et mettre en terre des semences traitées (à l’exception des traitements aux néonicotinoïdes) est repoussée au 1er août 2025 . Il en est de même pour l’obligation de fournir une prescription pour l’achat de semences de la classe 3A. Vous êtes plusieurs à avoir déjà entamé les démarches nécessaires pour obtenir votre certificat E1 ou E2 ; si ce n’est pas votre cas, et pour vous assurer de pouvoir acheter et semer des semences traitées après le 1er août, vous devriez vous y mettre. Une nouvelle autoformation est d’ailleurs disponible sur le site de la SOFAD. Il s’agit en fait d’un examen formatif qui vous permettra d’obtenir un certificat d’une nouvelle sous-catégorie (E4), le « certificat d’agriculteur pour mise en terre de semences enrobées de pesticides ». C’est une option intéressante, moins dispendieuse et plus rapide, si vous n’avez pas à acheter, entreposer et utiliser des pesticides autres que ceux des classes 3A et 3B. Malgré ce petit sursis en lien avec l’obligation de détenir un certificat et de fournir une prescription, le cas échéant, les autres exigences demeurent. Entre autres, celles-ci : Un forfaitaire qui sème au printemps 2025 des semences des classes 3A ou 3B contre rémunération doit être titulaire d’un permis C8 ; En tant que producteur, vous devrez indiquer dans votre registre d’application de pesticides les informations en lien avec les semences des classes 3A et 3B, dès le printemps 2025 ; Les distances d’éloignement des zones sensibles (fossés, cours d’eau, puits, garderies et milieux scolaires), doivent aussi être respectées lors de la mise en terre de ces semences. Je vous invite à consulter le site du MELCCFP, section pesticides, pour obtenir toutes les informations en lien avec le Code de gestion des pesticides et le Règlement sur les permis et certificat pour l’achat et l’utilisation des pesticides. Et avec tout ça, je vous souhaite un bon printemps !
Le choix de semences de maïs et de soya est de plus en plus vaste, surtout avec l’arrivée sur le marché de plusieurs biotechnologies. Bien que ces biotechs améliorent notre productivité en permettant aux cultures de résister aux insectes ou de mieux tolérer certains herbicides, la panoplie de produits disponibles peut porter à confusion ! Les premiers traits transgéniques sur le marché étaient faciles à comprendre. Les appellations LibertyLink® et Roundup Ready MD s’expliquent d’elles-mêmes, malgré qu’il y eut tout de même quelques erreurs d’arrosage au champ dans les premières années ! Les nouvelles nomenclatures sont moins évidentes à déchiffrer. SmartStax MD , Qrome®, VT2P, Xtend MD , Enlist™… C’est facile de commettre des erreurs d’arrosage si on n’est pas sûr de la tolérance que ces différentes biotechnologies confèrent aux cultures. Les technologies Xtend et XtendFlex sont la propriété de Bayer, et leur division semences, Dekalb, offre donc des variétés avec ces traits. La technologie Enlist appartient à Corteva, alors les marques Brevant et Pioneer (affiliées à Corteva) offrent le trait Enlist E3 dans leurs soyas. Les autres fournisseurs de semences dans le marché offrent les deux plateformes et paient des dividendes aux titulaires respectifs. Les soyas Xtend sont arrivés sur le marché en 2017 et sont tolérants au dicamba et au glyphosate. En 2021, XtendFlex permet d’ajouter le glufosinate (Liberty) à la liste des herbicides qui peuvent être utilisés sans risque sur les cultures ayant cette technologie. Les soyas Enlist E3 ont fait leur entrée en 2019 et ce trait génétique leur confère une tolérance au 2,4-D, au glufosinate et au glyphosate. Mais pourquoi choisir l’une ou l’autre de ces technologies ? En premier lieu, si vous prévoyez arroser seulement au glyphosate, les caractères Enlist ou Xtend n’ont pas de valeur ajoutée pour vous ; vous devriez orienter votre choix selon les caractéristiques agronomiques de l’hybride ou de la variété (rendement, tenue, maturité, vigueur printanière, tolérance naturelle à certaines maladies…). Par contre, ces technologies peuvent être des outils intéressants dans certaines situations. Par exemple, la possibilité d’utiliser l’herbicide Liberty (Enlist E3 et XtendFlex) pour contrôler des mauvaises herbes résistantes au glyphosate est un vrai atout ! Le dicamba (Xtend) est un herbicide de contact avec un certain effet résiduel qui permet de prolonger le contrôle des mauvaises herbes un peu plus tard dans la saison qu’un passage de glyphosate seul. Le dicamba offre un meilleur contrôle de l’herbe à poux, l’abutilon, la vergerette, les renouées, la morelle et le laiteron des champs. Par contre, le désavantage du dicamba est sa volatilité, surtout lors de journées chaudes ; des précautions sont à prendre pour limiter les risques de dérive. Le 2,4-D (Enlist), quant à lui, est très efficace sur la prêle, le pissenlit et la moutarde. Le 2,4-D n’est pas résiduel, alors il n’y a pas d’avantage à l’ajouter au glyphosate, à moins d’être en présence de mauvaise herbes non-contrôlées par celui-ci. Le 2,4-D est peu volatile et peut être arrosé pendant toute la saison. Évidemment, l’utilisation d’un herbicide sur une culture qui n’est pas tolérante peut mener à sa destruction complète . Assurez-vous toujours que votre herbicide correspond au trait technologique de votre culture. Pour éviter les erreurs, n’utilisez pas à la fois des variétés Xtend et des variétés Enlist E3, et gardez les étiquettes de vos sacs de semences. Mais surtout, rappelez-vous, peu importe la technologie utilisée, c’est le rendement final qui paie les comptes !

La tache goudronneuse du maïs a été observée pour la première fois il y a plus d’un siècle au Mexique. Bien que ce soit une maladie plutôt répandue dans ce pays et en Amérique centrale, les États-Unis et le Canada étaient épargnés jusqu’à récemment. Ce n’est qu’en 2020 que les premiers cas furent observés au Canada, et ici au Québec, quelques cas ont été confirmés par le MAPAQ l’automne dernier, dans le Centre du Québec, mais on en a aussi trouvé à Saint-Césaire et Saint-Rémi, en Montérégie. En 2018, la tache goudronneuse devenait une préoccupation économique pour la production du maïs dans le Mid-Ouest, alors que des essais universitaires révélaient des pertes possible de rendement de l’ordre de 39 bo/ac (2.5 tm/ha) lorsque la pression de la maladie est sévère. C’est d’ailleurs à cause de ce fort potentiel de dommage que son arrivée au Québec fait autant jaser ; vous n’avez certainement pas fini d’en entendre parler ! La tache goudronneuse est causée par le champignon Phyllachora maydis. Celui-ci produit des spores en période de forte humidité, qui sont transportées par le vent et étendent ainsi les zones et les régions affectées. P. maydis s’installe et croît sur les feuilles, créant des fructifications de forme circulaire et de couleur goudron . L’infection nuit à la photosynthèse, réduit le mouvement de l’eau et des nutriments, ce qui a un impact direct sur le rendement et la qualité du grain, surtout lorsqu’elle se produit tôt en saison et cause une sénescence prématurée des tissus. Ce n’est pas une maladie de l’épi, et la tache goudronneuse n’est pas responsable de la présence de toxines dans les grains. Comme c’est le cas avec toutes les maladies, une fois l’hôte et l’agent pathogène présents, il faut encore que les conditions climatiques soient propices à son développement pour que la maladie survienne. La tache goudronneuse se développe lorsque les températures sont fraîches (15-20°C), l’humidité relative élevée (>75%) et que le feuillage demeure humide pour au minimum 7 heures. D’ailleurs, l’infection se développe généralement sur le dessus de la courbure de la feuille en premier, là où la rosée demeure plus longtemps. C’est une maladie polycyclique, c’est-à-dire qu’elle peut compléter plusieurs cycles de vie durant une saison de croissance. Après l’infection, une fructification se développe en 12 à 15 jours et peut produire des spores peu de temps après. La propagation à tout le plant, et d’une zone à l’autre d’un champ peut donc être très rapide. Les spores survivent à l’hiver sur les résidus de culture. Dans un champ nouvellement infecté, les symptômes apparaissent souvent sur les feuilles supérieures en premier, mais lorsque l’infection est initiée par le pathogène déjà présent sur les résidus, ce sont les feuilles du bas et jusqu’au spathes qui sont attaquées. Malheureusement, il n’existe actuellement aucun hybride qui offre une résistance complète à la tache goudronneuse. Certains hybrides semblent par contre être plus tolérants que d’autres à la maladie. Les chercheurs travaillent activement à l’identification et à l’incorporation de gènes de résistance, mais c’est un processus long et complexe en raison de la biologie unique de la tache goudronneuse. En attendant, certaines pratiques culturales, telles que la rotation des cultures et le travail du sol pour enfouir les résidus infectés peuvent aider. Une population élevée, lorsque l’hybride est sensible et le pathogène présent, peut intensifier l’incidence de la maladie en créant un environnement plus humide. Finalement, l’utilisation de fongicides permet de limiter les dommages causés par la tache goudronneuse. Généralement, le traitement doit être effectué entre les stades VT et R2. Dans les régions où la pression de la maladie est élevée, certains agriculteurs explorent même l’option d’applications multiples. Bien que cette approche augmente les coûts, elle peut être nécessaire pour protéger les champs à haut potentiel de rendement. Si l’utilisation d’un fongicide est envisagée, assurez-vous que les conditions d’application permettront une efficacité maximale : buses, volume d’eau, vitesse d’avancement et pression, mais surtout, l’ajout d’un adjuvant, comme le MasterLock®, pour permettre au produit de pénétrer dans la canopée et de bien couvrir tout le feuillage. À retenir pour 2025 : on reste à l’affût et on visite les champs de maïs à partir du stade V8, surtout si les conditions sont propices au développement de la maladie, et en particulier si vous cultivez près des foyers d’infection découverts l’automne dernier !

Il existe une multitude de fongicides commerciaux sur le marché. Ceux-ci diffèrent par leur matière active, et sont classés en différents groupes, selon leur mode d’action sur le pathogène. Les ingrédients actifs qui les composent rendent chaque fongicide unique quant à sa persistance et son efficacité contre différentes maladies. Dans cet article, nous allons discuter des bonnes pratiques à adopter pour ralentir le développement de résistance des pathogènes aux fongicides, vous présenter des exemples concrets et proposer des produits alternatifs aux pesticides de synthèse. Au fil des années, nous avons observé une régression concernant l’efficacité de certains fongicides. La résistance aux fongicides est la réduction, acquise et héréditaire, de la sensibilité d’un pathogène à certains fongicides. Il existe des résistances disruptives, qui se produisent très rapidement et sont faciles à observer parce qu’elles causent une perte brutale de sensibilité au fongicide, même si on augmente la dose. Il y a aussi les résistances durables, qui impliquent une décroissance lente de l’efficacité du fongicide, qui peut offrir un contrôle acceptable du pathogène sur plusieurs années avant de devenir inefficace. La brûlure stemphylienne de l’oignon est un très bon exemple d’une maladie émergente où la résistance s’est développée rapidement. La maladie a été découverte il y a un peu plus de 15 ans en Ontario, et est déjà résistante aux fongicides du groupe 11, et ceux du groupe 7 perdent graduellement en efficacité*. Afin de ralentir le développement de la résistance, il est conseillé d’utiliser des produits du groupe M en prévention et d’utiliser à bon escient ceux du groupe 7, qui s’avère le plus efficace sur la maladie. D’autres cas similaires sont observés dans les fruits avec la moisissure grise et dans la pomme de terre avec la brûlure hâtive. L’apparition de résistances est souvent liée à la surutilisation d’un produit qui était à l’origine excellent sur les champignons sensibles : il existe donc plusieurs moyens de ralentir ce phénomène. Tout d’abord, il faut savoir que les mauvaises performances d’un fongicide ne sont pas toujours attribuables à la résistance. Il s’agît le plus souvent d’un problème en lien avec le moment d’application ou l’environnement. Je m’explique : la majorité des fongicides sont préventifs, c’est-à-dire qu’ils empêchent la germination des spores, donc l’apparition de la maladie. L’effet curatif recherché par un fongicide appliqué tardivement n’est pas visible à l’œil nu ; la croissance mycélienne à l’intérieur de la plante est stoppée, mais les tissus endommagés ne peuvent pas être réparés. Les meilleurs résultats sont observés avec des traitements qui ont été faits au tout début de la maladie. Plusieurs outils nous permettent d’arriver à cibler le bon moment d’application. Le dépistage hebdomadaire complet permet de détecter le début d’un foyer d’infection, c’est le mandat du dépisteur de parcourir le champ au complet pour surveiller son apparition. Les foyers d’infection forment généralement un rond et l’utilisation d’un drone ou des images satellites peut parfois permettre de les détecter. Un autre outil serait de faire un horaire prédéterminé de traitements, basé sur l’historique des années précédentes, et d’ajuster ensuite en cours de saison selon la météo, le dépistage et les différentes sources d’informations disponibles, comme le réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP), les modèles prévisionnels et les capteurs de spores. Pour retarder l’apparition de résistances, alterner les groupes de fongicides est primordial ; on ne devrait jamais utiliser des produits du même groupe pour deux applications consécutives. Utiliser un fongicide qui contient 2 matières actives aide aussi à prolonger l’efficacité des fongicides, mais il faut que les 2 molécules du mélange ciblent la même maladie, en agissant différemment contre celle-ci. L’ajout d’un engrais foliaire contenant des biostimulants, l’ajustement du ph de la bouillie, l’utilisation d’un volume d’eau adéquat et une météo favorable peuvent améliorer significativement la performance des traitements. Voici un inventaire des produits ayant plusieurs modes d’action à intégrer dans vos régies : les fongicides du groupe M (multisites), et du groupe BM (biologiques multisites). La rotation des traitements avec des produits comme le OxiDate® 2.0, le Confine®, le Captan et autres, qui ont pour effet de sécher les spores pour limiter la propagation des maladies, peut réduire de beaucoup les sites d’infection dans un champ. Les cuivres offrent un large spectre de contrôle des maladies fongiques et bactériennes pour lesquelles les solutions de traitement sont très restreintes. Les cuivres procurent une forte protection de contact et une action résiduelle limitée. De ce fait, la couverture de tout le feuillage est très importante, le pH de la bouillie doit aussi être vérifié. Selon Engage Agro, le Cueva® est l’un des seuls fongicides à base de cuivre à pénétrer légèrement la cuticule de la feuille, ce qui lui donne une capacité résiduelle plus longue. La compagnie UAP offre trois types de cuivres, et fournit des détails sur chacun, nous permettant de choisir le produit qui est le mieux adapté à la situation rencontrée. Le cuivre est phytotoxique si mélangé en réservoir avec un produit translaminaire ou un engrais foliaire. Il a un délai de récolte d’un jour dans la majorité des cas. Le mélange du cuivre avec un autre fongicide du groupe M conditionne les bactéries à mieux absorber les ions de cuivre qui peuvent ainsi les dénaturer plus efficacement. Le groupe M inclut aussi les fongicides protecteurs comme le Captan, le Bravo®, le Manzate®, etc … L’efficacité de ces produits dépend beaucoup des adjuvants inclus dans le mélange. Syngenta propose la technologie Aqua Résistant® avec le Bravo® qui permet une adhérence sur le feuillage malgré 5 pouces de pluie. Les fongicides protecteurs ne pénètrent pas dans la plante et n’ont pas d’effet curatif. Ces produits sont fréquemment réévalués par l’ARLA à cause de leur profil environnemental ; les délais avant récolte sont de plus en plus longs pour ces produits. Les agents biologiques composant le groupe BM possèdent plusieurs mode d’action. Ils constituent une solution de rechange en culture biologique mais sont aussi très utiles pour la gestion de la résistance. En voici quelques exemples : Minuet® (Bacillus subtilis), et plusieurs autres produits à base de Bacillus, RootShield (Trichoderma harzianum), etc. Finalement, certains produits, qui ne sont pas considérés comme des fongicides, peuvent tout de même aider, de manière préventive, en stimulant les mécanismes de défense naturels de la culture. Ils n’agissent pas directement sur les pathogènes, mais aident la plante à y faire face. LALRISE® START (Bacillus velezensis) est un bon exemple de ce type de produits ; selon Lallemand Plant Care, il forme un biofilm à la surface des racines, qui aide à l’absorption du phosphore et contribue à la santé du plant. Certains mycorhize, comme le nouveau AGTIV® IGNITE™ (Serendipita indica), peuvent atténuer les stress abiotiques, augmenter le taux de photosynthèse, améliorer l’établissement, la croissance et le rendement des plantes. Ce sont des options à considérer dans l’optique d’une lutte intégrée aux maladies fongiques. * https://onionworld.net/2022/11/29/battle-against-blight-stemphylium-leaf-blight-in-ontario/

Les Agrocentre ont toujours eu le souhait de devenir un partenaire pour les producteurs de leur région. Pour y arriver, le réseau travaille avec de multiples compagnies qui nous transmettent leurs connaissances sur de nombreux aspects du domaine végétal. Nous cherchons à comprendre les défis et les objectifs de chacun. Que ce soit pour vous aider à interpréter les analyses de vos sols, élaborer votre plan de fertilisation, effectuer des suivis aux champs ou recommander des traitements de phyto-protection , nous sommes présents. Depuis 2007, à la suite de l’acquisition de Seminova par l’Agrocentre Fertibec, le réseau Agrocentre offre également des semences de légumes. Seminova travaille avec plus de 15 grands semenciers mondiaux. L’équipe de recherche, ainsi que les conseillers, suivent des parcelles d’essais de variétés toute la saison. Le réseau Agrocentre a bâti son expertise maraîchère grâce aux conseillers qui s’impliquent directement dans les champs, auprès des producteurs qu’ils suivent. Leur présence sur le terrain les amène à connaitre plusieurs facettes des entreprises, ce qui les guide dans leurs propositions et les aide à répondre aux besoins immédiats et futurs de leurs clients. Notre présence dans les champs nous permet également de connaître les points forts et les points faibles des hybrides afin de bien conseiller les producteurs dans leur choix de semences. Par exemple, grâce à des suivis réguliers, nous avons pu remarquer que certaines variétés de citrouilles répondent mieux à l’ajustement de la fertilisation pour l’augmentation de leur calibre. Nous pouvons également détecter rapidement la sensibilité d’une variété à certaines maladies ou l’attirance plus marquée d’un insecte, comme c’est le cas pour les thrips avec certains choux. L’utilisation des fertilisants de nouvelle génération, tels que les azotes protégés ou à dégagement contrôlé, est également optimisée par la connaissance des variétés. Des hybrides de carotte dont le feuillage est plus sensible aux carences seront fertilisés différemment que des hybrides dont le feuillage est érigé et résistant à l’automne. De la même manière, les variétés de choux d’entreposage qui densifient tardivement leur pomme doivent recevoir des attentions différentes des variétés qui forment leur pomme dure rapidement. Nos connaissances multifacettes nous permettent de mieux vous accompagner dans l’atteinte de vos objectifs. Tout au long de la saison, il nous fera plaisir de mettre à profit notre expertise pour répondre à vos questions. N’hésitez pas à appeler votre conseiller !

Depuis quelques années, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) intensifie la réévaluation de plusieurs anciens produits de phytoprotection. Ces réévaluations mènent souvent à des modifications d’étiquettes au niveau des doses, du nombre maximal d’applications ou des mises en garde de sécurité pour l’utilisateur. Ce fut le cas pour le linuron (Lorox), qui, pour protéger les préposés au mélange, au chargement et à l’application, doit maintenant être géré en circuit fermé. Ainsi, sur le nouvel étiquette du Lorox, on peut lire : « Des systèmes fermés sont requis pour le mélange et le chargement. Un système fermé permet de retirer un pesticide de son contenant original et de rincer, mélanger, diluer et transférer le produit avec des boyaux, des tuyaux et des raccords suffisamment étanches pour prévenir toute exposition au pesticide ou à la solution de rinçage. » La gestion en circuit fermé est déjà couramment mise en place avec les gros formats (totes). Par contre, c’est une pratique qui n’était pas vraiment utilisée pour les petits formats. Bonne nouvelle, certains outils sont maintenant à votre disposition pour une utilisation avec ces petits formats, tel que le easyFlow M . Cet équipement permet une manipulation sécuritaire, sans contact avec le pesticide. Il est possible d’installer le easyFlow M directement sur le pulvérisateur ou de le garder mobile en le fixant sur un support sur roues. L’outil doit être branché sur le circuit de succion. Tout ce que vous devez faire est d’enlever le bouchon, installer l’adaptateur et positionner votre contenant sur le système de transfert. L’adaptateur percera la pellicule de protection à votre place afin d’éviter tout contact entre l’utilisateur et le pesticide. L’outil vous permet de travailler avec des contenants ouverts ou fermés, et des formats allant de 5 à 15 L, pour une quantité minimum à transvider de 60 mL. Une fois votre remplissage terminé, ce même équipement vous permettra de rincer votre contenant vide en étant branché à une source d’eau. Vous trouverez sur internet les dépositaires du easyFlow M ainsi que plusieurs vidéos afin de bien visualiser son fonctionnement. Avec ou sans obligation de système de circuit fermé sur l’étiquette, nous vous encourageons à découvrir cet outil qui permet à tous et chacun de mieux protéger sa santé !

Depuis déjà quelques années, le développement de l’intelligence artificielle (IA) représente un outil puissant qui révolutionne plusieurs industries. Dans le secteur agricole, ça se manifeste entre autres par la mise en œuvre de techniques automatisées de traitements à haute précision pour le contrôle des mauvaises herbes. Ces technologies se basent sur le principe de captation et de reconnaissance d’images à une vitesse ultra rapide afin de n’arroser que les mauvaises herbes, permettant de sauver jusqu’à 90% des produits appliqués lors des pulvérisations. La compagnie Écorobotix est parmi l’une des premières à avoir développé et commercialisé ce type de pulvérisateur intelligent de haute précision. Originaire de Suisse et fondée en 2015, l’entreprise a consacré ses premières années à développer les algorithmes à la base de ce que deviendra la machine ARA. Les toutes premières ARA sont entrées en opération en 2021 en Europe. En 2023, Écorobotix s’est lancé à la conquête des marchés étrangers de l’Amérique du Nord et du Sud. Au Canada, l’unique distributeur de l’ARA et le seul à offrir du soutien technique est la compagnie Univerco, située à Napierville. Avec un prix de vente autour de 340 000$ CAD l’unité, les producteurs peuvent s’attendre à un retour sur l’investissement estimé entre 2 et 4 ans, grâce à l’économie de produits appliqués, mais surtout pour ce que la technologie permet de sauver en coût de main d’oeuvre. Pour cette raison, plusieurs producteurs maraîchers de la Montérégie et de Lanaudière ont récemment fait l’acquisition d’un pulvérisateur ARA. L’ARA se base sur des logiciels d’IA qui permettent à la machine de différencier les feuilles de mauvaises herbes des feuilles des cultures à protéger. Des algorithmes, élaborés par Écorobotix à partir des images capturées au champ par les caméras d’ARA, sont conçus sur mesure pour chaque culture. Ces algorithmes sont en amélioration constante afin d’augmenter le niveau d’efficacité des traitements. À ce jour, pour le Québec, la technologie permet de traiter les cultures maraichères suivantes : betterave, brocoli, chou, chou-fleur, carotte, épinard, oignon, maïs sucré, laitue et haricot. Il est aussi possible d’utiliser l’ARA à des fins de stimulation ou de fertilisation des cultures dans la mesure où les produits appliqués peuvent être des biostimulants ou des fertilisants foliaires, et non pas seulement des pesticides. La machine est munie d’un système de caméras qui captent les images du sol lors de son passage ; celles-ci sont immédiatement analysées par un logiciel d’IA qui détermine quelles plantes doivent être arrosées. Chacune des 156 buses espacées de 4 cm peut être opérée indépendamment des autres. Puisque les buses sont près du sol, chaque jet pulvérise une surface de 6 cm2. Un rideau protecteur descend jusqu’au sol et protège du vent, empêchant la dérive. Il sert aussi à maintenir les caméras dans la noirceur pour qu’elles captent les images correctement, sans que l’angle du soleil puisse leur nuire ; l’ARA est capable d’opérer autant la nuit que le jour. Le seuil de détection du système d’imagerie lui permet de détecter les mauvaises herbes aussi petites que 2 mm. Avec une largeur de 6 mètres, la machine est capable de couvrir 4 ha/heure. Malgré qu’ARA soit capable de cibler seulement les mauvaises herbes, sans toucher la culture, elle n’est pas différente d’un pulvérisateur conventionnel de pleine largeur au niveau de la réglementation de l’ARLA. Les mêmes restrictions quant aux stades de traitement s’appliquent et un herbicide ne peut être utilisé que dans les conditions et cultures prescrites sur son étiquette phytosanitaire. Pour cette raison, le système est davantage utilisé dans les cultures ayant plusieurs options d’herbicides en post-levée, comme les oignons (comparativement à la laitue pour laquelle très peu d’herbicides sont homologués en post-levée). Par contre, ARA demeure tout de même une technologie intéressante pour l’application d’engrais foliaires, de biostimulants ou de fongicides, ciblés directement sur les jeunes plants dans ces autres cultures.

Est-ce qu’il vous arrive d’appliquer de l’urée à la volée sans l’incorporer ? Est-ce que vous appliquez tout l’azote nécessaire à votre culture en présemis et au démarreur ? Vous êtes-vous déjà demandé quel pourcentage de l’azote appliqué était réellement disponible à vos cultures ? La réponse à cette dernière question dépend de plusieurs facteurs, mais la quantité d’azote minéral perdu, entre le moment où il est appliqué et celui où la plante l’utilise , peut, dans certains cas, atteindre 75%. Les pertes par volatilisation entre autres, peuvent représenter d’importantes quantités d’azote perdu. La volatilisation survient lorsque de l’azote sous forme urée est laissé à la surface du sol. Le phénomène est amplifié par différents facteurs, comme l’humidité du sol, une température chaude, un pH élevé, des résidus de cultures abondants, etc. Lors de l’application d’urée à la volée, une incorporation mécanique de surface (5 cm sont suffisants), permet de protéger le fertilisant, en autant que l’enfouissement survienne assez rapidement suivant l’application. Une pluie de 10-12 mm, en un seul événement, aura le même effet, mais la fiabilité de cette méthode d’incorporation est plutôt incertaine ! Lorsqu’il n’est pas possible d’enfouir l’urée, l’option de la traiter avec un inhibiteur de volatilisation est à considérer. Ce type de produits limitent l’action des enzymes uréase qui dégradent l’urée en ammoniac, forme sous laquelle l’azote se volatilise dans l’atmosphère. Ils réduisent considérablement les pertes, pour une période pouvant aller jusqu’à 2 semaines ou plus, le temps que des précipitations suffisantes entraînent l’urée sous la surface du sol. De façon générale, le fractionnement des apports est considéré comme une bonne pratique pour augmenter l’efficacité de l’utilisation de l’engrais azoté par le maïs, et dans plusieurs cas, le rendement de la culture. Le fait d’appliquer en post-levée un certain pourcentage de l’apport total permet de mieux synchroniser la disponibilité de l’azote sous forme nitrate aux besoins de la culture, qui explosent à partir du stade 7-8 feuilles. De plus, le fractionnement permet d’ajuster, au besoin, la dose initialement prévue. Si vous appliquez tout l’azote en présemis incorporé et au démarreur, vous pourriez opter pour un mélange incluant de l’urée protégée, comme le PurYield . La technologie de dégagement contrôlé fera en sorte de ralentir la transformation de l’urée en nitrate d’une portion de l’azote appliqué et permettra ainsi un meilleur équilibre entre la disponibilité du nutriment et le prélèvement par la culture. Différentes recherches démontrent aussi que les acides humiques permettent de réduire les pertes d’azote et d’améliorer son utilisation par les plantes. Il existe de bons produits que nous pouvons mélanger aux fertilisants granulaires ou liquides et qui offrent plusieurs bénéfices, outre celui-ci. L’azote coûte cher, n’hésitez pas à discuter avec votre conseiller des différentes façons de bien gérer votre investissement !

L’importance d’un démarreur dans la culture du maïs, placé à 2 pouces de profondeur et à 2 pouces de distance de la semence n’est plus à démontrer. Apporter de l’azote, du phosphore et du potassium le plus près possible de la semence, tout en gardant une distance sécuritaire, permet aux racines en développement un accès rapide aux éléments fertilisants qui permettront une croissance vigoureuse des plantules tôt en saison. L’impact positif du démarreur est d’autant plus marqué lors de conditions météorologiques moins favorables suivant le semis. Voici 3 fertilisants de spécialité qui peuvent être intégrés à votre démarreur, en remplacement ou en ajout aux engrais de base normalement utilisés, et qui ont un très fort potentiel d’augmenter vos revenus. MicroEssentials® SZ® (12-40-0-10S-1%zinc) Le phosphore est l’un des éléments fertilisants pour lesquels l’application en bande est la plus efficace. D’une part, parce qu’il est moins disponible à la plante lorsque le sol est froid, ensuite parce qu’il n’est pas très mobile dans le sol ; il doit être proche des racines pour être absorbé. Les produits normalement utilisés en bande sont le MAP (11-52-00) et le DAP (18-46-00) pour leur concentration élevée en phosphore, la disponibilité et le prix. Le MicroEssentials® SZ® (MESZ), bien qu’un peu plus cher, a démontré son utilité dans l’élaboration des démarreurs à maïs. En effet, les résultats de 10 essais côte à côte mis en place sur une période de 2 ans dans la région de St-Hyacinthe ont démontré que le remplacement de 40 unités de phosphore sous forme de DAP par la même quantité de phosphore sous forme de MESZ se traduit par un gain de rendement moyen de 400 kg/ha et ce, dans plusieurs types de sol. En tenant compte du coût supérieur du MESZ qui est d’environ 14$/ac et du revenu additionnel d’environ 35.60$/ac (prix du maïs à 220 $/tm), on obtient un retour sur l’investissement (ROI) constant de l’ordre de 2.5 Aspire® : 0-0-58-0.5%bore 78% des analyses de sol du Québec démontrent un niveau très pauvre en bore. Le bore en début de saison aide au développement racinaire donc, au développement des plantules. En substituant 30 unités de potassium sous forme de muriate de potasse au démarreur par l’Aspire® (ajout de 259 gr/ha de bore), nous avons obtenu un gain de rendement de l’ordre de 120 kg/ha. En tenant compte du coût additionnel d’environ 3.25$/ac pour l’Aspire®, le gain de rendement entraîne un revenu additionnel de 10.70$/ac (en considérant du maïs à 220$/tm), soit un bénéfice de 7.45$/ac, ce qui se traduit par un ROI de 3.3. K-Mag® : 0-0-21.5-21S-10.5Mg Les sols plus légers ont souvent des niveaux de magnésium inférieurs à 250 kg/ha. L’ajout de magnésium et de soufre dans le démarreur est sans contredit une bonne pratique pour aider les plantules à bien se développer. Les résultats d’essais faits aux États-Unis ont démontré que l’ajout de 5.6 kg/ha de magnésium sous forme de K-Mag® générait un gain de rendement de l’ordre de 326 kg/ha. En tenant compte du coût additionnel de plus ou moins 14$/ac avec le K-Mag®, et du gain de rendement de 29$/ac, le bénéfice est de 15$/ac pour un ROI de 2.1. Ce sont trois exemples concrets qui démontrent que l’utilisation d’un fertilisant à valeur ajoutée dans votre formule de démarreur maïs peut vous aider à augmenter la rentabilité de votre entreprise.